La grossophobie

Sommaire


  • Introduction
  • La grossophobie est un terme apparu dans les années 1994 et refait surface, pour être utilisé comme outil pédagogique ou militant, en 2017.

    C’est la contraction des mots : gros + phobie = la peur, le dégoût, le rejet des gros.

    Au risque de paraître indélicat, j’utiliserai le terme « gros » pour qualifier les gens touchés de surcharge pondérale.

    C’est un choix afin d’arrêter avec les euphémismes et l’excès de politesse, il faut appeler un chat : un chat.

    Tout comme les autres formes de discrimination, c’est une méthode de mise à l’écart des personnes qui ne sont pas dans la norme. Quand on ne peut pas être meilleur que les autres, il faut leur trouver des défauts pour s’élever.

    Du moins, c’est ce que font les personnes prêtent à tout pour se hisser au sommet de la gloire. Même si elles n’ont pas les compétences requises dans un domaine. Cela peut devenir un problème très handicapant pour le fonctionnement de la société.

    En effet, devrait-on accepter une société dirigée par des personnes bien habillées, belles et maîtrisant la communication ? Et les compétences, l’expérience ou l’intelligence ? Malheureusement, c’est le cas dans certaines entreprises et en général dans la société.


  • La réalité
  • Dans beaucoup de milieux où l’apparence à une importance immédiate (agences de mannequins, communication, publicité, accueil…) les gros n’ont pas leur place puisque le standard et la recherche de perfection ce sont des tailles fines et sveltes. Tout le monde trouve ça « normal ».

    Par contre dans les autres milieux on essaie d’appliquer ces principes et ça aussi, tout le monde trouve ça normal.

    Ces volontés d’imposer des visions et normes ne datent de l’ère industriel et remonte à l’antiquité. Parfois les formes, les volumes et l’esthétique changent selon les époques.

    Nous sommes dans une société qui joue le jeu de l’eugénisme à l’insu de son plein gré.

    Les conséquences pour les gros peuvent être parfois dramatiques sur tous les plans : économique et social.

    En entreprise, il est mal vu d’être gros et cela signifie un manque de volonté ou de savoir vivre. La vérité est que c’est la société même qui est à l’origine du mal être de ses citoyens et personne n’ose en parler justement par honte de montrer des faiblesses.

    En entreprise, mieux vaut être beau pour réussir.

    On retrouve ces mêmes résultats lors de procès, où il vaut mieux être beaux pour avoir une peine allégée.

    C’est à se demander s’il ne faut pas séduire sexuellement toutes les personnes qui font passer des entretiens ? L’être humain se vante d’être supérieur aux animaux en étant beaucoup plus civilisé et réfléchi. Mais sur ce point, il prouve le contraire en laissant parler ses pulsions au lieu de prendre le dessus avec la raison.

    Ce qu’il faut donc observer c’est que la proportion de gros est faible mais toujours plus élevé que les handicapés en entreprise.

    Quoi qu’être gros, c’est peut-être un handicap au yeux de beaucoup. Pour en savoir plus, voir la vidéo de France Info.


  • Changer les mentalités
  • On ne née pas gros, on peut avoir des prédispositions, mais on le devient.

    Tout dépend de beaucoup de facteurs mais surtout de l’entourage : la famille, les amis, la société… c’est cette dernière qui nous façonne selon l’air du temps, les injustices, les traumatismes, le stress, le harcèlement… On choisit très rarement d’être gros.

    Quand les gros auront compris qu’ils ne sont pas des agresseurs et qu’ils ont le droit de vivre ; quand les gens qui ne sont pas gros feront preuve d’altruisme et de bienveillance… peut-être que tout ira mieux. Mais ce n’est pas encore prêt d’arriver.

    On n’arrive même pas à réduire le bilan carbone alors comment pourrait-on demander de faire des choses encore plus humaine ?

    Pour le moment les gros ont la vie dur et comme tous ceux qui sont stigmatisés, ils doivent faire avec et se débrouiller.

    Au lieu de dire aux gros de maigrir, peut-être qu’il faudrait intervenir avant qu’ils le deviennent ?

    Peut-être que les moqueries, l’exclusion ou le harcèlement pratiqué par beaucoup dans le cercle familiale, l’école élémentaire, au collège et au lycée devrait être plus surveillé ?

    Malheureusement on ne peut pas surveiller tout le monde.


  • Des changements amorcés
  • Il existe des mouvements qui mettent en avant les différences mais cela reste encore au niveau de particularités, de foires aux animaux ou de curiosités de musée. On pourra voir des défilés de mode avec des mannequins en taille 58 ou des calendriers avec des pin-up bien en chair.

    Les gros sont présent à l’écran mais souvent dans de rôles secondaire ou comique, pour faire le spectacle et pour faire rire. Des émissions de télé-réalité mettant en avant l’acceptation de soi ou du coaching afin de faire maigrir.

    Mais le problème c’est que ces manifestations sont comme des dessins sur le sable d’une plage. Les vagues de la médisance ne cesseront jamais de partir et revenir en les effaçant peu à peu.


  • Conclusion
  • Les personnes en surcharge pondérale, grosses ou obèses sont des cas particuliers.

    Selon les époques, elles n’ont pas toujours été exclues ou mis à l’écart. En effet, dans l’antiquité ou au moyen-âge c’était même un signe de richesse ou de bonne santé d’avoir de l’embonpoint.

    Nous sommes actuellement en 2020, la mode a changé et les standards sont bien établis selon de calcul scientifique et mathématique (imc, proportions, nombre d’or…). Nous avons également les dérives qui vont avec : chirurgie esthétique, anorexie, boulimie, dérèglement hormonale, consommation de gélules, régime en tout genre…

    L’entreprise et la société de masse s’influencent sans cesse. Après tout, le monde de l’entreprise est un terrain d’expérimentation de la société à petite échelle.

    Selon les milieux, certains seront plus exigeants et donc inaccessibles à des personnes qui n’entrent pas dans les standards requis. Comme déjà évoqué, l’apparence prend alors le dessus sur les compétences.

    Un pari parfois risqué qui peut entraîner des désastres, mais qui s’en souci tant que le bateau ne coule pas ? L’industrie de la 3D n’échappe pas à ce comportement institutionnalisé.

    Finalement, pour que notre monde évolue dans le bon sens il faut que nous fassions preuve d’altruisme, de bienveillance et de compassion. Des mots souvent oubliés et inconnus de beaucoup de gens qui ont connus beaucoup de trahisons et qui se protègent mais de manière chaotique, quitte à blesser n’importe qui. En fin de compte, la confiance est peut-être le sentiment, à la base, le plus fragile à protéger entre plusieurs personnes.

    Après les gros, à qui le tour ? Les maigres, les moches, les tatoués, les étrangers… ?